Connaissez-vous l'histoire du Soleil et de la Lune ? Ces deux astres s'aimaient passionnément, mais ne pouvaient jamais entrer en contact l'un avec l'autre. Le jour, le puissant Soleil éclairait la Terre et chassait les mauvais esprits pour que la nuit, la fragile Lune puisse bercer chacun de son doux éclat. Cette histoire est bien connue.

Mais connaissez-vous l'histoire où la Lune, jalouse de l'éclat rayonnant de son frère Soleil, essaie de lui prouver qu'elle peut briller plus fort que lui ? C'est cette histoire que je vais vous conter aujourd'hui.

Par une fraîche matinée de la saison des feuilles mortes, alors que la saison des feuilles nouvelles s'annonçait, la pouponnière du camp des Nuages était en effervescence. L'une des reines du Clan, Plume d'Aubépine, venait de mettre au monde ses tous premiers chatons. Ils étaient deux, l'une aussi sombre que la nuit, et l'autre aussi blanc que la neige. Roulés en boule l'un contre l'autre, ils formaient un cercle amusant, moitié noir et moitié blanc. Cela ne vous fait pas penser à quelque chose ?

La pouponnière resta bien calme jusqu'à ce que Écho des Montagnes, le père, ne déboule telle une tornade, inquiet mais émerveillé, pour voir les nouveaux nés de ses propres yeux.

- Ils sont magnifiques, ronronna-t-il en donnant à chacun une léchouille affectueuse. Les as-tu déjà nommés ?

- Pour le petit et son doux pelage immaculé, j'ai pensé à Patte Mélodieuse. En revanche, pour sa soeur, je ne suis pas sûre. Et si tu choisissais son nom ?

Le guerrier réfléchit quelques instants avant qu'une idée ne fasse surface dans son esprit.

- Petite Abysse. Elle s'appellera Petite Abysse.

La mère hocha la tête, satisfaite de ce choix. Puis le guérisseur, revenu dans la pouponnière, rappela à Écho des Montagnes que sa compagne devait se reposer. Le mâle s'éclipsa donc, non sans couver une dernière fois du regard chaque membre de sa famille, les prunelles emplies d'un amour débordant.

Quelques lunes passèrent. Petite Abysse et Patte Mélodieuse étaient désormais assez grands et assez robustes pour sortir de la pouponnière et s'amuser ensemble dans le camp. Patte Mélodieuse, le plus posé des deux, ne manquait jamais de susciter la tendresse des adultes du camp. Pour un chaton, il était déjà assez mature, même si comme tous les petits, il s'amusait follement avec sa soeur. Une soeur qui, elle, était plutôt... Très turbulente. Trop turbulente, même. Petite Abysse avait parfois tellement d'énergie à écouler qu'elle en perdait le contrôle, et toute cette énergie explosait. Résultat, de nombreuses (mais mineures) catastrophes survenaient souvent lorsqu'elle ne faisait pas attention à canaliser son trop plein d'énergie. Ce matin là encore, car elle la connaissait bien, Plume d'Aubépine interpela sa fille, sur le point de sortir de la pouponnière à la suite de son frère.

- Petite Abysse, attends.

Le visage de la chatonne se tordit en une grimace bougonne, et elle s'assit en levant les yeux au ciel, comme à chaque fois que sa mère lui faisait un long discours sur la sécurité et tous les éléments auxquels elle devait faire attention.

- Et c'est reparti...

La reine laissa échapper un ronron amusé avant de poursuivre avec plus de sérieux :

- Tu sais, je ne dis pas ça pour t'embêter, mais pour que ne vous vous blessiez pas, toi et ton frère. Je sais que Patte Mélodieuse fera attention et veillera sur toi, mais toi tu...

- J'ai trop d'énergie, ma maladresse me rattrape souvent quand je ne fais pas attention et je finis par créer des accidents bêtes. Je sais, je sais. Je peux aller jouer maintenant ? S'il te plaît ?

La petite féline noire ponctua sa phrase d'un gigantesque sourire forcé. Plume d'Aubépine soupira, avant de hocher la tête.

- Merci !

Petite Abysse disparut comme une furie, manquant de s'emplafonner le mur gelé de la pouponnière, ce qui ne manqua pas de faire sursauter sa mère, avant de la faire rire.

- Par le Clan des Étoiles, cette petite aura ma peau, un jour...

Dans le camp, lorsque Petite Abysse ressortit de la pouponnière, elle vit que son frère discutait déjà avec quelques apprentis, le lieutenant du Clan aussi. Tous semblaient joyeux, si bien qu'elle ne rejoignit pas Patte Mélodieuse tout de suite. Elle se contenta de l'observer de loin, et une pointe de jalouse naquit au fond de son être et lui serra le coeur.

Pourquoi s'intéressent-ils tous autant à lui ? Je sais qu'il est très gentil et rayonne beaucoup, mais... Et moi ? Je ne le suis pas aussi ? J'aimerais bien qu'on s'intéresse à moi aussi comme ça...

A cet instant précis, alors que son pelage se confondait dans l'ombre et que la fourrure blanche de son frère était lumineuse sous le soleil, qu'elle était seule et lui bien entouré, qu'une idée farfelue germa dans son esprit. Petite Abysse allait pouvoir prouver à tous qu'elle était aussi douée que son frère !

Ce fut depuis ce jour qu'elle commença à le défier. Pour tout et n'importe quoi. Le premier défi, c'était qui traverserait le camp le plus vite en courant. Le deuxième, qui arriverait à engloutir sa proie le plus vite. Le troisième, qui combattait le mieux... Et ainsi de suite. Chaque jour, Petite Abysse se creusait la tête pour défier Patte Mélodieuse dans des épreuves plus inventives les unes que les autres. Chaque jour, le chaton acceptait, car il aimait les défis et souhaitait par dessus tout faire plaisir à sa soeur et passer du temps avec elle. Mais à chaque fois, c'était lui qui gagnait. Petite Abysse avait beau se démener et donner le meilleur d'elle même, Patte Mélodieuse semblait la surpasser en tous points. Il chassait les feuilles mieux qu'elle, courrait plus vite qu'elle, était meilleur à cache-cache qu'elle... La féline commença à être sérieusement frustrée. Quoi qu'elle fasse, elle ne gagnait jamais. Patte Mélodieuse lui avait bien proposé, une fois, de lui laisser de l'avance, voire même de la laisser gagner.

- C'est hors de question ! Je veux gagner à la loyale par moi-même, lui avait-elle rétorqué, offusquée qu'il ait pu songer à cette idée.

Alors Petite Abysse, loin de vouloir abandonner, commença à proposer des défis plus difficiles, mais surtout plus dangereux. Voler des plantes dans la réserve du guérisseur, embêter les anciens, jusqu'à même voir qui réussirait à manger une baie d'if en premier. Patte Mélodieuse refusa de le faire, donc Petite Abysse était sûre de gagner ! Mais leur père les surpit, et ce soir là, elle se fit sévèrement réprimander, si bien qu'elle n'en dormit pas de la nuit. Une larme roula sur sa joue lorsqu'elle demanda à sa mère, au milieu de la nuit :

- Pourquoi je ne peux pas être aussi douée que Patte Mélodieuse ? J'ai l'impression que tout le monde l'aime et fait attention à lui, alors que moi c'est tout le contraire...

Ce à quoi Plume d'Aubépine lui répondit :

- Toi et ton frère, vous rayonnez autant l'un que l'autre, mais d'une manière différente. Patte Mélodieuse, c'est comme un petit soleil, c'est son caractère qui fait cela. Mais toi, tu es une petite lune. Très énergique mais aussi très douce quand elle le veut. Et si le soleil éclaire notre terre le jour, c'est la lune qui veille sur nous la nuit avec nos ancêtres. Elle est tout aussi importante que le soleil, voire plus. Est-ce que tu comprends ?

Non, Petite Abysse ne comprenait pas trop, à vrai dire, mais elle agita simplement ses oreilles pour faire signe qu'elle avait à peu près saisi.

Je ne veux pas être la lune, moi ! Je veux être un soleil comme Patte Mélodieuse, et briller fort le jour !

Mais il est impossible pour deux soleils de coexister, tout comme il est impossible que Soleil et Lune ne se rencontrent. Et le jour prévu du baptême d'apprentis de Petite Abysse et Patte Mélodieuse, un drame bouleversa tout le Clan.

- Je te propose un dernier défi avant qu'on soit apprentis guerriers ! Clama Petite Abysse ce matin là. Tu dois d'abord dire oui, et après je te dirai ce qu'on doit faire ! Tu ne pourras pas te rétracter !

Patte Mélodieuse hésita d'abord, avant de se résigner à accepter pour faire plaisir à sa soeur.

- C'est d'accord.

Petite Abysse sauta de joie, puis exposa la nature de son défi à son frère, une lueur espiègle dans ses prunelles azur.

- Il faut sortir du camp sans se faire prendre et se rendre à la Forêt de Givre ! Le premier qui y arrive a gagné !

Patte Mélodieuse laissa échapper une exclamation d'effroi.

- On ne peut pas faire ça ! Tu sais très bien que c'est interdit ! Et puis on pourra sortir du camp à partir de demain, quand on sera tous les deux des apprentis.

- Justement, miaula la féline sombre, c'est maintenant ou jamais qu'on peut le faire. Après, ça ne sera plus amusant ni excitant. Si on ne se fait pas prendre et qu'on rentre avant qu'on remarque notre escapade, il n'y a aucun souci à se faire ! Promis, on y va, on voit qui y arrive le plus vite et on revient aussitôt ! Ni vu ni connu. Et tu as accepté, alors tu ne peux plus faire marche arrière !

Patte Mélodieuse capitula face au visage si sûr de lui de sa soeur. Elle n'avait pas tort, après tout. Ils partaient, ils revenaient, personne ne remarquerait leur absence et le tour serait joué. Peut-être même qu'il pourrait la laisser gagner, cette fois... D'une façon discrète et bien trouvée, bien sûr.

- Si tu es prêt, alors trois, deux, un... C'est parti !

Petite Abysse fonça comme une dingue vers l'entrée du camp, suivie de près par son frère, et réussit miraculeusement à sortir. En vérité, Patte Mélodieuse avait interpelé les deux guerriers veillant sur l'entrée, qui avaient tourné la tête l'espace d'une seconde pour le saluer. Une seconde qui avait été suffisante à Petite Abysse pour s'éclipser.

La chatonne galopait sur la roche pour se rendre à la Forêt de Givre. Elle ne savait pas trop où c'était, mais qui disait forêt disait arbres, donc si elle trouvait beaucoup d'arbres, c'était qu'elle était au bon endroit, non ? Et puis elle n'avait pas vu Patte Mélodieuse réussir à sortir du camp, donc s'il y était coincé, elle avait gagné d'avance !

Ses pattes finirent par la mener plus ou moins au bon endroit, sans qu'elle ne s'en aperçoive tout de suite. Une fois qu'elle réalisa qu'elle était bien arrivée, elle hurla de joie en sautillant dans tous les sens.

- Hé, Patte Mélodieuse, j'ai gagné ! Je suis arrivée avant toi ! J'ai gagné, j'ai gagné !

Mais un étrange silence lui répondit.

- C'est bon Patte Mélodieuse, tu peux sortir de ta cachette, j'ai enfin gagné et tu as perdu, c'est comme ça !

Aucun bruit ne se fit entendre. Tout était calme. Trop calme. Soudain, deux prunelles menaçantes émergèrent de la pénombre d'un buisson. Un long museau blanc et noir aux babines retroussées et aux dents longues se dévoila. Une tête courte, deux oreilles minuscules, une carcasse imposante. Petite Abysse avait beau n'en avoir jamais vu en vrai, elle savait parfaitement à quoi elle faisait face. Un blaireau.

Tétanisée par la peur, les yeux écarquillés, elle ne pouvait pas bouger. Tout son être lui hurlait de fuir, mais ses membres refusaient de faire le moindre geste. Elle pensa à la mort, subitement.

Voilà ce que je récolte en essayant d'être la meilleure. Je n'aurais pas dû lancer ce défi à Patte Mélodieuse, même si pour une fois je gagnais. Je vais vraiment finir comme ça ? Croquée en deux par un blaireau ?

Ses pensées défilaient à toute vitesse dans son esprit, si bien qu'elle n'entendit pas le premier miaulement hurlant son nom.

- Petite Abysse, Petite Abysse !

Elle se reconnecta brutalement à la réalité lorsqu'elle vit la fourrure blanche de son frère lui passer sous le nez pour se mettre entre elle et le monstrueux prédateur.

- Cours, va chercher de l'aide ! Intima Patte Mélodieuse d'une voix tremblante.

Il n'y avait pas que sa voix qui tremblait. Son corps était pris de violents frissons. Et pourtant, il restait là, debout, à tenir tête au blaireau qui n'allait faire qu'une bouchée d'eux. Il restait là, debout, faisant preuve de tout le courage dont il était capable, ce courage même qui le rendait si rayonnant auprès de tous.

- Je ne veux pas ! Je refuse de te laisser !

- Si tu n'y vas pas, alors on va mourir tous les deux ! Cours, Petite Abysse, moi je vais l'éloigner ! Tu sais que je cours vite, alors va chercher de l'aide et ramène des guerriers ici ! Dépêche toi !

Le ton alarmant de Patte Mélodieuse débloqua ses pattes et Petite Abysse se mit à courir plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à ce que ses coussinets soient rougis par l'effort, ses muscles en surchauffe. Elle ne tarda pas à tomber sur ses parents, accompagnés par deux autres guerriers. Plume d'Aubépine et Echo des Montagnes, qui s'apprêtaient à rentrer au camp, écarquillèrent les yeux lorsqu'ils virent leur fille, le poil en bataille, haletante, imprégnée par la peur et les yeux larmoyants, leur souffler ces quelques mots.

- Papa, Maman, Patte Mélodieuse, dans la Forêt de Givre, il...

Il n'en fallut pas plus pour que toute la patrouille s'élance en direction de la forêt. Petite Abysse n'avait pas eu besoin de finir sa phrase pour que tous comprennent. Un blaireau avait été signalé dans les environs de la forêt, quelques temps auparavant. Tous accoururent alors sur le lieu que Petite Abysse avait quitté un peu plus tôt, là où elle avait dû laisser son frère à contrecœur. Et tous tombèrent, à quelques longueurs de queue plus loin, sur un carnage abominable.

Le blaireau tenait Patte Mélodieuse entre ses crocs couverts de sang. Sang qui recouvrait également le sol. Le corps du chaton blanc était articulé dans un angle bizarre, anormal. L'une de ses pattes était manquante. Les quatre guerriers, dont Echo des Montagnes et Plume d'Aubépine, mirent tout en œuvre pour combattre le blaireau et parvinrent à le faire fuir de façon définitive. Mais pour Patte Mélodieuse, il était trop tard.

Sa mère se précipita vers lui pour le récupérer. Il respirait encore, mais si faiblement que ses côtes se soulevaient à peine. Petite Abysse était figée. Les sons autour d'elle étaient confus, le paysage flou. Ses yeux étaient focalisés sur le corps mutilé et presque mort de son frère, sur son pelage si blanc désormais d'un rouge sombre.

Je l'ai abandonné.

Tous rentrèrent au camp en urgence, et Patte Mélodieuse fut placé dans la tanière du guérisseur pour tenter de le sauver. Mais tous ou presque savaient que c'était trop tard.

Si j'étais resté avec lui, il n'aurait pas eu à vivre ça.

Patte Mélodieuse mourut dans la soirée. Les hurlements de désespoir de Plume d'Aubépine secouèrent tout le camp. Écho des Montagnes resta silencieux, mais jeta un regard si sombre et empli de dégoût à sa fille qu'elle eut l'impression d'être un monstre. Et le couperet tomba, froid et amer.

- Tu as tué ton frère. Tu n'es pas ma fille.

Cette nuit fut la plus longue et la plus douloureuse pour Petite Abysse.

Il a raison. J'ai tué mon frère. C'est de ma faute, c'est moi qui lui ai lancé ce défi, c'est moi qui l'ai abandonné. J'ai tué Patte Mélodieuse.

Une veillée fut organisée, durant laquelle Patte Mélodieuse reçut son nom d'apprenti à titre posthume : Nuage Mélodieux. Sa bravoure et son courage furent salués, sa mort pleurée par tous. La seule qui ne pleurait pas était Petite Abysse. Son visage était terne, inexpressif. Elle se sentait affreusement vide. Incomplète. Écrasée par une culpabilité énorme. La Lune venait de tuer son Soleil, l'être qui la complétait. Tout ça par jalousie. A quel moment tout avait basculé ? Si elle n'avait pas lancé cette idée de faire des défis, des lunes plus tôt, est-ce que Patte Mélodieuse serait encore en vie ? Si elle avait choisi un autre lieu, auraient-ils croisé ce blaireau ? Si elle était restée avec lui, aurait-il été aussi mutilé ? Ou seraient-ils morts tous les deux ?

Je suis monstrueuse.

Le lien entre ses émotions, son cerveau et son corps se rompit totalement. Traumatisée par l'évènement, Petite Abysse n'exprimait désormais plus rien. Ni joie, ni peine. Ni colère, ni peur. Rien. Tout était sans dessus dessous en elle, elle était comme brisée, cassée. Elle ressentait énormément de choses, pourtant. Mais impossible de savoir quoi, ni comment démêler tout ça. Impossible de l'exprimer, si ce n'était que par de vagues symptômes qui lui faisaient savoir que là, oui, elle avait peur de ce bourdon qui était un peu trop près de ses oreilles. Cette "maladie" étrange qu'elle ne comprenait pas, le guérisseur du Clan des Nuages y posa un nom : de l'alexithymie, causée par un choc post-traumatique bien trop violent pour elle. D'ailleurs, le guérisseur était la seule personne avec qui elle conversait vraiment. Elle s'était totalement isolée des autres, son père l'avait rejetée. Sa mère, elle, tomba malade quelques jours avant que Petite Abysse ne soit baptisée Nuage des Abysses, et devienne apprentie guérisseuse et non pas apprentie guerrière comme c'était prévu à l'origine. Plume d'Aubépine fut contrainte de rejoindre la tanière des anciens à cause de ses toux chroniques et de son inaptitude à poursuivre sa tâche de guerrière. Écho des Montagnes la rejeta elle aussi, et se trouva une autre compagne, tirant définitivement un trait sur son ancienne famille.

Depuis, Nuage des Abysses s'entraîne durement pour devenir une bonne guérisseuse. Elle travaille d'arrache-pattes pour être capable de tout soigner, blessures comme maladies. Elle essaie de réexprimer des émotions, de mettre des mots sur les symptômes qu'elle ressent mais qu'elle ne comprend pas, avec l'aide de son mentor. En parallèle, elle cherche également à être acceptée par les siens, dont elle s'est elle-même isolée, car elle se sent toujours coupable de la mort de Nuage Mélodieux et a l'impression que tous le lui reprochent lorsqu'ils la regardent (ce qui n'est pas forcément le cas). Chaque nuit, elle ne dort que très peu et est assaillie par des cauchemars. Des cauchemars amers et plein de regrets, où la Lune pleure éperdument la mort du Soleil jadis jalousé et qui lui manque tellement.